Être infirmière scolaire en 2024

Temps de lecture : 4 mn

Marie Cuisance a rejoint le Lycée Darche en septembre dernier, comblant ainsi un poste resté vacant depuis plusieurs années. L’occasion de faire connaissance avec la personne, de découvrir son parcours professionnel et de lui souhaiter la bienvenue dans nos murs. C’est à lire ci-dessous…

– Bonjour Madame, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Marie Cuisance, je suis originaire de Bretagne, de Morlaix, dans le Finistère Nord… le plus beau coin de France (rires)… Et je suis infirmière diplômée d’État. Je viens de prendre mes fonctions au Lycée Darche depuis cette rentrée scolaire. Il s’agit d’un poste mixte, accompagné du collège Pierre Brossolette de Réhon et des différentes écoles du secteur de Réhon.

– Combien d’élèves cela représente-t-il ?

Je suis sensée assurer le suivi de 1589 élèves (412 au Lycée Darche, 375 pour le collège Pierre Brossolette et 802 pour les écoles maternelles et élémentaires).

– Rien que ça ! Mais ce sont beaucoup d’élèves, non ?

Quand on aime, on ne compte pas (rires).

– Où étiez-vous en poste avant de venir ici ?

J’étais en poste au collège Émile-Gallé de Lexy depuis 2005 où j’avais aussi un grand effectif d’élèves !

© Crédits photo RL René Bych

– Pourquoi avez-vous demandé votre mutation ?

Pour découvrir le monde du lycée professionnel avec un public d’élèves différents de ceux que j’ai côtoyés précédemment !

– Pour en revenir à votre carrière, quel a été votre parcours professionnel ?

Eh bien j’ai suivi pendant trois années la formation d’infirmière dans les hôpitaux de Paris, à l’APHP (assistance publique des hôpitaux de Paris). Mon premier poste était en 1986 en réanimation pneumologique où l’on soignait exclusivement des personnes atteintes du VIH, le SIDA. Une bonne expérience. Quelque part, c’est certainement ce qui m’a donné envie de travailler dans la prévention ! Ensuite, on a quitté Paris et j’ai découvert la Lorraine où j’ai exercé dans diverses structures (intérim, libéral, maison de retraite, médecine préventive…). J’ai profité d’un congé parental de trois ans pour reprendre des études (maîtrise en Sciences et techniques CERPI, à l’université de Metz, à raison d’une semaine par mois) jusqu’au choix de rentrer à l’Éducation nationale, ceci pour des raisons familiales (suivi des enfants).

– Quels souvenirs gardez-vous de votre formation à l’APHP ?

Vivre à Paris à l’âge de 20 ans a été une superbe expérience, j’ai pu y découvrir plein de choses ! Et j’y ai rencontré mon futur époux (rires)… un natif de Longwy.

– Depuis combien d’années êtes-vous infirmière scolaire ?

Cela fait dix-neuf ans !

– Que fait une infirmière scolaire en 2024 ?

La première des qualités est de savoir écouter, mais aussi accueillir, consoler, soigner si besoin, conseiller et orienter. L’infirmière scolaire a également un rôle d’éducation à la santé (aussi bien pour les élèves que pour les adultes).

– Quels sont vos projets en tant qu’infirmière, pour ce lycée professionnel ?

Il y a déjà des travaux en cours comme le contrôle des vaccinations. Je me donne le temps de faire connaissance avec l’ensemble des personnels et des élèves de l’établissement. En tout cas, c’est avec plaisir que je viens travailler !

– Avec le recul, quelles évolutions avez-vous observées au cours de ces deux décennies de pratique au sein de l’École ? Quels regards portez-vous sur la société ?

« Nous vivons une époque moderne » (rires), comme le disait souvent à l’antenne le journaliste et chroniqueur Philippe Meyer. Cet adage me semble toujours approprié à la période actuelle. Le monde dans lequel nous évoluons me paraît très anxiogène pour tous et particulièrement pour les jeunes qui, de surcroît, sont souvent consommateurs de réseaux sociaux et n’ont pas encore suffisamment de sens critique pour analyser toutes ces « informations ». D’où des comportements exacerbés parfois…

En plus, leurs centres d’intérêt ne sont pas forcément ceux que nous avons connus à leur âge ; il est donc nécessaire de se mettre au diapason pour communiquer.

Dans le cadre du métier à proprement parler, l’outil informatique LIEN (acronyme de « logiciel infirmier de l’Éducation nationale ») est quelque peu difficile à prendre en mains pour moi qui ne suis pas née avec l’informatique !

– Quelles sont les pathologies rencontrées le plus souvent chez les élèves aujourd’hui ?

Je rencontre régulièrement diverses pathologies comme le diabète, l’asthme, les allergies alimentaires, le mal-être, etc.

– Nous avons ici des formations destinées à l’aide à la personne à travers le Bac Pro ASSP. Parmi les jeunes qui y sont inscrits, certains désirent devenir infirmiers ou infirmières. Quels conseils leurs donneriez-vous pour réussir dans cette direction ?

Je leur conseille d’avoir leurs vaccins à jour !

D’ouvrir grands leurs yeux et leurs oreilles pour découvrir le monde qui les entoure. Le monde du soin est enrichissant, quoiqu’ils puissent y rencontrer !

– Quels sont vos hobbies ?

J’aime la lecture, le jardinage, la marche à pied et je fais aussi du tai chi. Et j’ai également le plaisir de m’occuper de temps en temps de mon petit-fils !

– Merci pour cet entretien et bonne continuation à vous !

Photographies et visuels Internet

Entretien préparé et propos recueillis

par Jean-Raphaël Weber

Octobre 2024