Le patrimoine botanique du Lycée Darche

Cette année, malgré l’arrivée pour le moins tardive du printemps, on peut une nouvelle fois observer l’extraordinaire richesse botanique présente au Lycée Darche, notamment « l’incroyable parterre » d’orchidées sauvages poussant sur la pelouse calcaire, dans le joli parc arboré. Pour en convaincre nos lecteurs, les lignes écrites ici et les photographies prises le jeudi 13 juin dernier, dans l’enceinte de l’établissement. Et les explications avisées d’Antony Desmet, agent de maintenance passionné et passionnant doublées de celles – très pointues – du naturaliste Hervé Parmentelat. Explications à lire ci-contre…

 

 

Orchidées sauvages : inventaires

Des « sentiers » taillés dans les hautes herbes du parc arboré du Lycée Darche, pour contourner les différentes variétés d’orchidées sauvages qui y poussent en ce moment. Antony Desmet a pris soin de tondre l’herbe pour s’y frayer un passage, y admirer et comptabiliser les orchidées sauvages ayant élu ici domicile ! Des chiffres en hausse depuis l’an dernier, du fait notamment d’une tonte raisonnée de l’herbe. L’agent de maintenance a ainsi compté 156 orchidées pyramidal, 70 orchidées abeille, deux orchidées bouc et quelques orchidées homme-pendu. Un patrimoine botanique extraordinaire à préserver coûte que coûte ! Cet inventaire vient d’ailleurs d’être référencé le vendredi 14 juin dernier par Hervé Parmentelat sur le site participatif « orchisauvage.fr », dans la cartographie départementale et régionale tenue scrupuleusement à jour ! Ainsi le Lycée Darche est-il désormais devenu un contributeur de l’atlas national des orchidées de France…

 

 

Un processus de multiplication complexe

Les insectes viennent polliniser les fleurs des orchidées. Les poches formées aux endroits des fleurs sont remplies de graines qui seront dispersées avec le vent. Les graines des orchidées sont les plus petites du règne végétal… De l’ordre de 10 à 50 micromètres ! On en trouve plusieurs milliers par gousse (fruit). Ces graines très légères volent au vent et traversent parfois des mers ! Elles n’ont aucune réserve et elles ne peuvent donc germer qu’avec l’aide d’un champignon. Il faut que l’une de ces graines se dépose sur un certain type de champignon. Une fois que cette opération s’est faite, une interaction se crée entre la graine et le champignon mais c’est un équilibre fragile à trouver. En effet, la graine doit à la fois se défendre contre le champignon, mais juste assez pour que le champignon puisse vivre, et en même temps pas trop pour que le champignon puisse coloniser la plante, sans la tuer. C’est davantage une symbiose que du parasitisme, en tout cas au départ. L’apport de nutriments du champignon permet à la graine de germer et à la plante de croître. Ensuite, la floraison de « l’embryon d’orchidée » peut s’effectuer jusqu’à trois années après le début de cette symbiose !

 

Autre curiosité…

« La nature a horreur du vide », dit-on. Un jeune sapin a pris ses quartiers dans l’un des interstices de l’un des murs en pierres de l’ancienne poudrière située à côté du bâtiment principal du lycée. Jusqu’à présent, il semble apprécier son « point d’ancrage » !

 

Hervé Parmentelat est natif de Gérardmer. Professeur de Lettres Histoire Géographie EMC, il est aussi un naturaliste et orchidophile averti. Auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages de référence dont « Merveilles des Vosges », dans lequel il explore toute la flore de sa région natale…

 

Hervé Parmentelat est également l’administrateur d’un site Internet très « bon esprit », dédié au patrimoine naturel vosgien, Vosges Nature. Pour y accéder, il suffit de cliquer  ici

 

Photographies, texte et mise en page par Jean-Raphaël Weber

Un grand merci à Antony Desmet

pour sa passion de la botanique et du partage de trésors

ainsi qu’à Hervé Parmentelat

naturaliste amateur et spécialiste des orchidées sauvages,

pour ses explications scientifiques très poussées et retranscrites ci-dessus