Bonne retraite, Monsieur Ferrari !
Guy Ferrari – agent de prévention arrivé au Lycée Darche durant l’année 2014/2015 – part en retraite ce mois-ci. Pour lui rendre hommage, nous avons fouillé dans les archives du journal lycéen Mes mots Darche afin d’en exhumer un entretien que l’intéressé avait accordé à la rédaction du journal, paru dans le numéro 22 de septembre 2015. Et voici in-extenso ci-dessous cet entretien, à lire ou à relire…
Nous vous souhaitons une bonne retraite, Monsieur Ferrari, et merci pour les soins apportés notamment aux espaces verts et au domaine floral du Lycée Darche !
RESSOURCES HUMAINES
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En juin dernier, c’est monsieur Guy Ferrari qui a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses de l’entretien destiné à mieux connaître les « acteurs » de notre lycée. Arrivé depuis quelques mois dans notre école, monsieur Ferrari a répondu à notre invitation…
– Bonjour Guy Ferrari, qui êtes-vous ?
Je m’appelle Guy Ferrari, j’ai 50 ans, je suis natif de Sierck-les-Bains, au nord de Thionville, en Moselle « à deux pas » du Luxembourg, mon « fief » où j’ai passé toute mon enfance, au pays des trois frontières française, luxembourgeoise et allemande et « centre de l’Europe », pendant très longtemps.
– Depuis quand avez-vous pris vos fonctions dans l’établissement ?
C’est en avril 2015 que je suis arrivé au lycée.
– Quel est votre statut ?
C’est assez compliqué… Lorsque je suis rentré à la Région Lorraine, il y a une dizaine d’années, j’ai été embauché comme contractuel, en tant qu’agent de maintenance. À cette époque-là, je faisais des remplacements dans différents lycées à la plonge et en maintenance. Au moment de ma titularisation, j’ai été embauché en tant qu’agent d’entretien à Verdun, au lycée professionnel Marguerite, où j’ai exercé pendant deux années. Suite à cela, j’ai demandé à rechanger de fonction, afin de redevenir agent de maintenance. Et je suis arrivé à Longwy à Darche comme ATEE : agent territorial d’entretien et d’enseignement comme agent de maintenance et d’entretien. Je suis rattaché pour le moment aux espaces verts et à l’entretien.
– Que faisiez-vous avant d’entrer comme agent de la fonction publique territoriale à la Région Lorraine ?
Ma carrière professionnelle a commencé très tôt, à l’âge de 16 ans, comme ouvrier caviste. Je mettais entre autres les étiquettes sur les bouteilles de vin dans une coopérative vinicole, et cela pendant 23 ans. C’était au Luxembourg, à Wellenstein, près de Remich.
Ensuite, j’ai fait un « revirement complet » en travaillant pendant dix ans dans le bûcheronnage. C’était dans l’entreprise d’espaces verts et de bûcheronnage Linden qui faisait notamment de l’abattage, en sous-traitance d’entreprises comme EDF ou GDF. Il s’agissait entre autres de « faire du nettoyage » sous les lignes haute tension, ou au-dessus des gazoducs enterrés pour mettre en réglementation les réseaux électriques et gaziers.
Avant-dernière étape ; une belle expérience aussi : l’animation commerciale dans les grandes surfaces ! Il fallait par exemple vendre un maximum de fruits en deux jours comme les ananas et les litchis ! J’y ai appris beaucoup de choses sur les subtilités de la vente (rires) !
– Quelle est votre formation professionnelle ?
Je n’en ai aucune, cela a été un choix de commencer directement à 16 ans pour entrer dans la vie active.
– Regrettez-vous cette orientation ? Si c’était à refaire, reprendriez-vous aujourd’hui les mêmes directions ?
Non, je ne regrette pas du tout ce choix mais en même temps, j’aime l’éducation, j’aime apprendre et si j’en avais eu la possibilité matérielle, j’aurais poursuivi des études en sciences et en environnement.
– Vous donnez l’impression d’être passionné par le jardinage… Est-ce votre passe-temps favori ? Avez-vous des projets particuliers en ce qui concerne le jardinage au lycée ?
Pour moi, le jardinage est une règle de vie. Le fleurissement de quelque chose est l’épanouissement d’un environnement auquel on met des limites qui s’appellent des règles. Par exemple, quand vous plantez des fleurs et que vous ne voulez pas qu’il y ait des mauvaises herbes à proximité, vous allez piocher tout autour afin que les fleurs se retrouvent dans un environnement propre pour qu’elles ne soient pas étouffées. Ainsi, une pelouse à laquelle on va coller une bordure pour que le gazon n’aille pas empiéter sur le bitume voisin. Cette règle s’applique aussi à la société ; il y a une cohérence et une cohabitation entre les êtres humains et l’environnement.
Par ailleurs, pourquoi jeter alors qu’on peut réutiliser ? Le compostage est un élément important pour la nature et notre avenir. Après la décomposition des déchets, le compostage permet de nourrir nos plantes et nos futurs légumes. On rentre ainsi tout à fait dans le domaine du recyclage des objets et de la nourriture.
Enfin, je voudrais aussi réhabiliter le jardin des plantes aromatiques situé à l’angle nord-ouest du parking du lycée. Cet espace avec de l’aneth, du basilic, de la lavande aromatique, de la menthe et de la citronnelle va revivre dans les prochains mois !
– Depuis votre arrivée récente dans le lycée, vous nous avez gratifié de compositions florales très originales. D’où vous viennent toutes ces idées ?
Lorsque je rentre dans la cour du lycée, il y règne une atmosphère de plénitude et j’essaie de la renvoyer au travers des aménagements floraux. Il manque de la couleur attirant les regards. J’ai donc eu l’idée de mettre en harmonie des choses qui existent déjà, avec des mises en scène naturelles basées sur des matériaux comme le bois et des branches déchirées, des objets divers comme la gazinière ou les gamelles et les fleurs naturelles avec de vraies orchidées ayant poussé spontanément et recensées avec des piquets pour ne pas les couper avec le tracteur. Ces décorations ont notamment pour objectif de « coller » au calendrier scolaire (rentrée des classes de septembre, vacances de Noël, etc.). Le côté visuel est important, il va servir à faire en sorte que les élèves voient leur rentrée au lycée d’un œil différent.
– Savez-vous que certaines de vos décorations ont suscité la polémique dans le lycée ?
Qu’importe le débat, il reste néanmoins un échange. La polémique sur un thème, quel qu’il soit est une source de conversation qui sert à mieux en définir l’objet. Autant du côté positif que du côté négatif, cela permet aux gens d’échanger des opinions, plutôt que de se « crêper le chignon » (rires).
– Quel regard portez-vous sur le Lycée Darche, après les quelques mois passés ici ?
Le premier jour où je suis arrivé ici, j’ai repensé à mon engagement scout en tant qu’animateur au service de l’enfance. Et là, je me retrouve parfaitement, dans tous les domaines, il n’y a pas photo !
Entretien, propos recueillis, photographies et mise en page par Jean-Raphaël Weber
© Mes mots Darche – numéro 22, pages 20, 21 et 22 – septembre 2015
Reproduit ici et aujourd’hui (décembre 2021),
avec le consentement de l’intéressé