Qui est Christian Manfredi ?
Qui est Christian Manfredi ? Président de l’Office de Tourisme du Pays de Longwy depuis 2011, Christian Manfredi vient de rejoindre le Conseil d’Administration du Lycée Darche en octobre 2018. Une personnalité incontournable de Longwy et un parcours professionnel original axé notamment autour des « métiers de bouche » à découvrir dans le cadre d’un entretien réalisé récemment dans son bureau et à lire ci-dessous…
PERSONNES QUALIFIÉES
– Bonjour M. Manfredi, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J’ai 64 ans, je suis né le 25 septembre 1954 et je suis président de l’Office de Tourisme du Pays de Longwy.
– Quel est votre parcours professionnel ?
Mon premier métier a été pâtissier confiseur glacier chocolatier. Dans ma jeunesse, j’ai étudié à La Coba ; c’était une prestigieuse école située à Bâle, en Suisse qui apprenait à travailler le chocolat et le sucre. Mon deuxième métier a été boulanger ; je m’étais installé à l’époque en tant que boulanger à Mont-Saint-Martin pendant douze ans pour passer ensuite un CAP de Comptabilité au Greta. Je suis entré comme commercial aux Grand Moulins de Paris à Nancy pour y finir ma carrière en tant que cadre responsable de vente.
À partir de 57 ans, je me suis retrouvé en retraite.
– J’aimerais comprendre… Comment passe-t-on de pâtissier à président de l’Office de Tourisme du Pays de Longwy ?
C’est une longue histoire…
Il y a d’abord eu l’étape de Cons-la-Grandville… J’ai fait partie de l’association des Amis de Cons-la-Grandville destinée à valoriser le patrimoine du château. Au cours des années 1990, nous avions remis en route le four à pain de 1609 afin de valoriser le patrimoine local de Cons-la-Grandville, dans le cadre de la fête de la Harouille.
– La Harouille ?
Oui, au Moyen-Âge, à Cons-la-Grandville, les villageois établis sur les bords de la Chiers – qu’on appelaient alors les « Gras-Culs » – faisaient de la tannerie. Ils avaient l’habitude d’essuyer leurs mains graisseuses sur leur fond de pantalon. La tannerie a disparu depuis bien longtemps mais le terme est resté !
Une fois par an, ces villageois venaient faire cuire des harengs dans le four à pain du château, d’où cette fameuse fête de la Harouille…
Et en 2008, on m’a proposé de venir à l’Office de Tourisme du Pays de Longwy comme secrétaire puis vice-président et enfin en tant que président, à compter du 29 avril 2011.
– Quelles sont les différentes actions mises en place depuis votre arrivée à la présidence de l’Office de Tourisme du Pays de Longwy ?
Nous avons d’abord souhaité mettre en place un partenariat avec des entreprises bienfaitrices ; une sorte de mécénat regroupant une trentaine d’entreprises du secteur de Longwy.
Nous avons voulu développer des spécialités gastronomiques… Ainsi avons-nous créé l’Étoile Vauban avec des pâtissiers du secteur de Longwy. Il s’agit d’un quatre quart avec de la pomme et de la mirabelle caramélisées au miel de Lorraine.
Ensuite, nous avons imaginé le menu Vauban (une entrée composée d’une soupe à l’ancienne, un plat comprenant des mignons de porc à la mirabelle avec une cassonade de pommes de terre et comme dessert : une crème brûlée au parfum de bergamote avec des tuiles aromatisées à la mirabelle). Ce menu a été élaboré en partenariat avec le Lycée Darche et l’ensemble des 40 restaurateurs implantés sur le secteur et adhérents à l’Office de Tourisme du Pays de Longwy. Et puis j’allais presque oublier le fait d’avoir voulu créer des assiettes en émaux de Longwy, spécialement conçues pour ces menus Vauban !
Par la suite est arrivée une autre pâtisserie ; le Baiser de Longwy qui tire ses origines d’un épisode local, à la veille de la Première Guerre mondiale, en 1913…
– C’est-à-dire ?
En fait, je l’ai trouvé dans un livre, celui d’un certain Lucien Gastaldello à propos de l’histoire de Longwy. Le 12 octobre 1913, le ministre français de la guerre Eugène Étienne s’était rendu à Longwy afin d’y inaugurer un terrain d’atterrissage pour les avions militaires. Ce même jour, Jean-Pierre Jean, un ouvrier lithographe employé au journal Le Messinet président du Souvenir Alsacien-Lorrain de Metz était venu à Longwy pour saluer le ministre. Nous étions en 1913 et la Moselle était alors annexée à l’Allemagne. L’ouvrier n’avait pas hésité à franchir la frontière pour venir faire une accolade au ministre – d’où le titre : « Le Baiser de Longwy » – reprit par la presse allemande et l’opinion publique !
– Voilà une anecdote que je ne connaissais pas ! Pour revenir à votre mission au sein de l’Office, quelles autres actions ont été mises en place depuis votre arrivée ?
On a aussi mis en place le projet : « Tourisme et Handicap ». Ainsi, aujourd’hui on peut disposer de scooters électriques destinés aux personnes à mobilité réduite et aux handicapés, pour effectuer des visites dans les remparts de Vauban.
Nous pouvons aussi mettre à disposition des malentendants et des non-voyants un logiciel disponible à l’accueil du Puits du Siège. C’est le 2e en France après Metz. Ça n’existe nulle part ailleurs !
Nous organisons régulièrement des visites des superbes vitraux Majorelle à Longlaville, des fortifications, du musée des fers à repasser ainsi qu’une visite sur Longwy-Bas, mais aussi des marches touristiques dans toutes les communes adhérentes à l’Office de Tourisme du Pays de Longwy. L’un des objectifs d’un office de tourisme est de valoriser l’ensemble des communes adhérentes.
– Je crois que vous avez aussi une politique éducative à l’égard de la jeunesse…
Oui, dans un cadre éducatif, on a aussi pu mettre en place des visites à l’attention des élèves des différentes écoles du secteur et toutes ces visites des scolaires s’effectuent à titre gracieux avec un guide de l’Office de Tourisme du Pays de Longwy.
Par ailleurs, des « éductours » sont également organisés pour valoriser les lieux touristiques sur le secteur de Longwy, en partenariat avec les hôteliers, les restaurateurs et les offices de tourisme transfrontaliers de la Belgique et du Luxembourg.
Nous avons aussi continué un salon transfrontalier qui invite l’ensemble des offices de tourisme de Lorraine et du transfrontalier.
À présent, le tourisme de mémoire est ficelé, pratiquement fini. Il a été réalisé ici sur le secteur, en partenariat avec le Département et le Souvenir français.
Enfin, on a aussi organisé des « visites vues d’en-haut » en hélicoptère, pendant trois années de suite, lors des Journées Européennes du Patrimoine du mois de septembre.
– Un bilan très riche… Et comment êtes-vous entré au Conseil d’Administration du Lycée Darche ?
Je siège au Conseil d’Administration du Lycée Reiser depuis quatre ans et Mme Carme et Mme Pazzaglia m’ont proposé de venir au CA du Lycée Darche en tant que personne qualifiée et j’ai accepté bien volontiers cette nouvelle charge.
– Quels sont les premiers mots qui vous viennent à l’esprit lorsque l’on parle du Lycée Darche ?
L’accueil, le repas, la qualité, le service et surtout le besoin de l’un et de l’autre ! Des écoles de cette qualité doivent être un renom pour le territoire !
– Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner aux jeunes qui vont nous lire ?
J’aimerais leur dire de faire ce qu’ils ont envie, de respecter les gens, les enseignants, de donner envie de rêver dans les métiers de bouche, et toujours être franc dans les décisions qu’ils prendront dans la vie, et ne pas oublier l’apprentissage des langues étrangères comme l’anglais et l’allemand qui sont importantes dans notre région.
– Un grand merci d’avoir accepté cette rencontre et d’avoir témoigné de votre parcours si riche ! Et le meilleur pour l’avenir !
Visionner un publi-reportage relatif aux éléments touristiques de Longwy, en cliquant sur : ici
Interview préparée et propos recueillis par Jean-Raphaël Weber
le 11 décembre 2018