Exclusif : l’Hiver est là !
Exclusif ! Le général Hiver est arrivé aujourd’hui ! Qu’il soit astronomique, météorologique ou calendaire, l’hiver nous a déjà montré ces jours-ci des signes avant-coureurs de sa venue. On pourra trouver ci-dessous quelques infos, images et même un poème pour marquer l’événement…
« Trois » hivers…
Le saviez-vous ? Il existe plusieurs définitions de l’hiver : astronomique (saison comprenant les jours les plus courts de l’année, en fonction du solstice), météorologique (saison comprenant les mois les plus froids de l’année), et calendaire (dont les dates varient selon les pays).
Le solstice de l’hiver 2018-2019
Il y a deux solstices durant l’année. Le solstice est chacune des deux époques où le Soleil atteint son plus grand éloignement de l’équateur. Le solstice de cet hiver 2018-2019 est prévu le vendredi 21 décembre 2018 à 23h23 (heure de Paris). À partir de ce moment, les jours commenceront à rallonger dans toute la France métropolitaine jusqu’au solstice d’été du 21 juin, lorsqu’aura lieu le jour le plus long.
L’hiver allégorique
La saison d’hiver a souvent été représentée de façon allégorique, notamment dans la peinture…
L’hiver poétique
« Première gelée », de Jean Richepin in : La chanson des gueux
Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.
Ainsi qu’un dur baron précédé de sergents,
Il fait, pour l’annoncer, courir le long des rues
La gelée aux doigts blancs et les bises bourrues.
On entend haleter le souffle des gamins
Qui se sauvent, collant leurs lèvres à leurs mains,
Et tapent fortement du pied la terre sèche.
Le chien, sans rien flairer, file ainsi qu’une flèche.
Les messieurs en chapeau, raides et boutonnés,
Font le dos rond, et dans leur col plongent leur nez.
Les femmes, comme des coureurs dans la carrière,
Ont la gorge en avant, les coudes en arrière,
Les reins cambrés. Leur pas, d’un mouvement coquin,
Fait onduler sur leur croupe leur troussequin.
Oh ! comme c’est joli, la première gelée !
La vitre, par le froid du dehors flagellée,
Étincelle, au dedans, de cristaux délicats,
Et papillotte sous la nacre des micas
Dont le dessin fleurit en volutes d’acanthe.
Les arbres sont vêtus d’une faille craquante.
Le ciel a la pâleur fine des vieux argents.
Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.
Voici venir l’Hiver dans son manteau de glace.
Place au Roi qui s’avance en grondant, place, place !
Et la bise, à grands coups de fouet sur les mollets,
Fait courir le gamin. Le vent dans les collets
Des messieurs boutonnés fourre des cents d’épingles.
Les chiens au bout du dos semblent traîner des tringles.
Et les femmes, sentant des petits doigts fripons
Grimper sournoisement sous leurs derniers jupons,
Se cognent les genoux pour mieux serrer les cuisses.
Les maisons dans le ciel fument comme des Suisses.
Près des chenets joyeux les messieurs en chapeau
Vont s’asseoir ; la chaleur leur détendra la peau.
Les femmes, relevant leurs jupes à mi-jambe,
Pour garantir leur teint de la bûche qui flambe
Étendront leurs deux mains longues aux doigts rosés,
Qu’un tendre amant fera mollir sous les baisers.
Heureux ceux-là qu’attend la bonne chambre chaude !
Mais le gamin qui court, mais le vieux chien qui rôde,
Mais les gueux, les petits, le tas des indigents…
Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.
Illustration de couverture :
Alfred Sisley, « La Place du Chenil à Marly, effet de neige »,
1876, peinture à l’huile sur toile, 45,8 × 61 cm, musée des beaux-arts de Rouen
Un grand merci à Wikipedia pour les infos !