Félicitations aux trois lauréats de l’ÉSPÉ en poste à Darche cette année

 

RESSOURCES HUMAINES

Ils sont trois, originaires de régions différentes et parfois lointaines du Pays-Haut ; Amandine, Aurore et Simon, respectivement enseignants de Lettres Histoire Géographie Enseignement Moral et Civique, Commercialisation et Services en Restauration et Lettres Allemand. Cette année, ils étaient en poste au Lycée Darche et avaient en commun le fait de passer une partie de leur semaine à l’ÉSPÉ (traduire : l’école supérieure du professorat et de l’éducation) de Lorraine à Metz et à Nancy. Durant toute l’année, ils ont eu en charge des élèves à raison de 9 h par semaine tandis que le reste de leur temps de travail (mercredi et jeudi) était consacré au suivi des cours de l’ÉSPÉ de Lorraine.

 

De gauche à droite : Amandine Rabin, Simon Lahaye et Aurore Fourrier sortis tout droit de l’ÉSPÉ de Lorraine, ici sur le site du campus Bridoux de Metz

Ils viennent d’être doublement félicités : pour leur titularisation en tant qu’enseignant fonctionnaire de l’État et aussi pour l’obtention du M2 MEEF (traduire : Master 2 Métiers de l’Éducation et de la Formation). Ces trois jeunes profs ont aussi en commun le fait d’avoir été tous les trois majors de leur groupe respectif. Leur diplôme leur a été remis cette semaine par Mme Danièle Fristot-Gleize – responsable du parcours CAPLP (certificat d’aptitude au professorat de lycée professionnel) au sein de l’ÉSPÉ – lors d’une cérémonie qui s’est déroulée dans l’amphi Avicenne du campus Bridoux à Metz, le 4 juillet dernier. Retour sur une année particulièrement chargée et difficile, vécue différemment selon les uns et les autres…

 

 

  • Bonjour à vous trois. Merci de nous accorder cette interview. Qui êtes-vous ?

Je suis Amandine Rabin, 32 ans et je viens de l’académie de Nantes. Moi, c’est Aurore Fourrier, 30 ans venant de l’académie de Rennes. Je m’appelle Simon Lahaye, 31 ans et j’arrive de l’académie d’Amiens.

 

  • Quel effet cela fait-il de recevoir son livret de notes devant un parterre d’une centaine de personnes comme ce fut le cas dans cet amphi Avicenne ?

Simon : J’ai été particulièrement content de partager ce moment important avec les autres membres de notre promotion.

Amandine : J’ai trouvé ce moment très angoissant ; je n’aime pas me retrouver devant un public, c’est surtout par timidité.

 

  • Comment s’est passée votre année à l’ÉSPÉ ?

Simon : Nous avons d’abord été accueillis par un mot de bienvenue de la rectrice et puis nous avons rejoint nos différents groupes. Petit à petit, l’année s’est mise en place. Nous avons progressivement fait connaissance les uns avec les autres et appris au fur et à mesure les bases du métier d’enseignant. Ce qui a joué un grand rôle cette année, c’était l’esprit de coopération entre les stagiaires, aussi bien avec les Lettres Histoire, les Lettres Langues ou les Maths-Sciences. Tout cela a constitué un facteur non négligeable de réussite et de bien-être. Nous avons suivi différents modules tout au long de l’année. Au cours de l’année scolaire, nous avons aussi visité une école primaire et nous avons également rencontré des professeurs des écoles stagiaires. Les échanges ont été enrichissants ; on a pu constater qu’il y avait des points communs avec le lycée professionnel dans certaines pratiques pédagogiques.

Amandine : Il y avait des choses très intéressantes comme la didactique. En revanche, j’ai ressenti beaucoup de pression sur nos têtes.

Aurore : Une année très enrichissante au cours de laquelle, on s’est élevé intellectuellement grâce aux contenus des cours. En revanche, cela a été une année difficile sur les plans personnel et professionnel, il a fallu s’organiser par rapport à la distance parce que je viens de Plonéour-Lanvern : dans le pays Bigouden, dans le Finistère, en Bretagne : le point le plus à l’ouest de la France, à une distance de près de 1 000 km d’ici (rires) mais également par rapport à la charge de travail à fournir.

 

 

Pour accéder directement au site de l’ÉSPÉ de Lorraine, cliquer sur : ici

 

 

  • Concrètement, quels ont été les différents contenus de vos formations à l’ÉSPÉ de Lorraine ?

Simon : Parmi tous les cours dispensés, il y a eu par exemple des cours de didactique en Lettres, en Langues Vivantes, des cours d’Analyse professionnelle, des cours de Méthodologie du mémoire professionnel, ou encore le bloc Contexte ; des cours donnés dans un autre établissement scolaire avec des thématiques précises, telles que le harcèlement, la rédaction des remarques à formuler dans un bulletin scolaire. A cela s’est ajouté l’accompagnement avec les tuteurs d’établissement qui a permis d’avoir une approche de terrain avec un enseignant plus expérimenté. En parallèle, nous avons lu beaucoup d’ouvrages spécifiques aux différentes thématiques abordées dans cette formation (numérique, pédagogique…).

Aurore : Les formations portaient à la fois sur le côté professionnel et sur la partie enseignement général. Je garderai un souvenir mémorable des cours d’épistémologie [sic] où l’on nous a parlé : « des conduites de gaz de la ville de Londres au XVIIIe siècle et des accidents catastrophiques qu’elles avaient engendrés » – tout cela à mettre en parallèle avec les normes mises en place dans les lycées professionnels et technologiques.

 

  • Comment avez-vous vécu votre année de professeur stagiaire, face aux élèves ?

Simon : C’était une très bonne année dont la mise en route a été dans un premier temps difficile. Mais suite aux différentes visites et aux nombreux échanges avec ma tutrice et avec les autres enseignants du lycée ainsi qu’avec l’équipe pédagogique, j’ai pu progresser dans mes pratiques de la classe.

Amandine : Mon ressenti est plutôt mitigé ; cette année, je ne me suis pas sentie la meilleure des enseignantes, vis-à-vis des élèves. Ainsi, la fatigue et la pression liées à la titularisation ont fait que je n’étais pas forcément moi-même (contrairement à l’année précédente au cours de laquelle j’avais été enseignante contractuelle en Lettres Histoire). Pour nuancer cela, a contrario, le fait de nous avoir demandé d’expérimenter beaucoup de choses nouvelles a eu un impact très positif sur ma posture d’enseignante.

Aurore : Cette année m’a permis d’expérimenter des méthodes pédagogiques nouvelles grâce aux infrastructures du lycée numérique. Je garderai un très bon souvenir de mes élèves rencontrés au lycée Darche qui ont contribué à la réussite de mon année.

 

  • À votre avis, avez-vous perçu un regard différent des élèves par le fait que vous étiez stagiaires et donc non titulaires, par rapport aux enseignants plus « rôdés » ?

Simon : Je pense que non, le fait d’avoir été stagiaire n’a pas joué un rôle significatif. J’ai informé mes élèves dès le départ, dès la rentrée scolaire que j’étais un enseignant stagiaire, en leur précisant mon parcours professionnel d’hôtellerie et mon choix d’affectation de stage professionnel à Darche. La collaboration avec les jeunes s’est faite dès le départ et souvent, ils m’ont interrogé sur mon passé d’hôtelier.

Amandine : J’ai préféré ne pas dire à mes élèves que j’étais stagiaire. Je pense qu’être jeune fait qu’ils ont un comportement différent que celui qu’ils auraient avec des enseignants plus âgés et/ou expérimentés.

Aurore : L’idée est que les élèves nous considèrent dès le début de l’année comme un enseignant à part entière. Cette question n’a pas été évoquée. Les élèves n’ont pas fait de différence avec d’autres enseignants plus âgés.

 

  • Comment avez-vous trouvé les élèves du Lycée Darche ?

Simon : J’ai beaucoup apprécié les classes avec lesquelles j’ai pu travailler. J’ai eu l’opportunité d’intervenir dans des classes d’hôtellerie et j’ai la chance d’avoir un parcours professionnel antérieur dans le secteur de l’hôtellerie (j’ai été gouvenant général dans des résidences hôtelières quatre étoiles). Cela a constitué un point important de rapprochement avec les élèves et j’ai pu leur parler de choses qu’ils seraient susceptibles de rencontrer à l’avenir (déroulement d’une saison, conflit avec les clients…). Les lycéens se sont montrés curieux de connaître ce domaine professionnel.

Amandine : Je les ai trouvés plus disciplinés que le public que j’avais eu jusqu’alors. Il faut vous dire que j’avais enseigné l’an dernier dans un lycée professionnel du bâtiment avec des BTP. C’était un public de quartiers sensibles de Nantes. Mais à côté de cette description, je les ai trouvés plus immatures, donc pas forcément plus simples à gérer.

Aurore : Je pense qu’on a la chance d’avoir des élèves faciles, qui ont davantage de codes scolaires que d’autres. Ils sont plein d’énergie et d’envie de bien faire, malgré une grosse envie de s’amuser, ce qui se comprend, à leur âge.

 

  • Selon vous, avoir été en poste pendant une année au Lycée Darche a-t-il été une étape difficile ou au contraire, est-ce que cela a constitué un avantage pour votre année de formation professionnelle ?

Simon : Cela a été un avantage, étant donné que le lycée Darche est un petit établissement, à taille humaine, et qu’on y est passé au numérique. Toutes ces données sont des facteurs de réussite pour de jeunes enseignants. J’ai eu d’excellents rapports avec mes collègues, notamment ceux d’Allemand que je remercie et une bonne ambiance avec l’équipe en général. Tout le monde a été solidaire avec nous les stagiaires et je pense que cela a contribué aux résultats que nous avons obtenus.

Amandine : Un petit établissement, un cadre familial, un côté rassurant qui permettait des échanges faciles et venant de Nantes, de ne pas se sentir seule et déracinée.

Aurore : Je retiendrai de bons moments, de belles rencontres, des méthodes de travail très intéressantes.

 

Comme chaque année, les fameuses affectations sont tombées fin juin. Nos trois enseignants ont été « titularisés », mot magique !

Amandine a obtenu un poste de TZR (titulaire sur zone de remplacement) dans le département du Nord, Aurore part à Gentilly dans l’académie de Créteil, dans un établissement accueillant une SEGPA (section d’enseignement général et professionnel adapté), tandis que Simon s’en va à Mulhouse dans un lycée professionnel.

 

Charlène Telghamti

 

De son côté, Charlène Telghamti (27 ans) originaire de Gardanne (entre Aix-en-Provence et Marseille) a été cette année en poste à temps plein au Lycée Darche. Forte de ses deux années d’expérience en tant qu’enseignante contractuelle en BSE (Biotechnologies Santé-Environnement), elle a intégré le Lycée Darche en septembre dernier. Elle y a été enseignante stagiaire à 18 heures et elle a été titularisée en cette fin d’année et son affectation prochaine est le lycée des Métiers de Haguenau, dans l’académie de Strasbourg. Bravo à elle !

 

 

 

 

 

Bon vent à vous quatre !

 

Interview préparée, propos recueillis, photos et mise en page par

Jean-Raphaël Weber 

Juillet 2018